Institut Notre-Dame

Portrait de la journaliste Sylvia von Harden        

Nous avons découvert cette œuvre d’Otto Dix au centre Pompidou, lors d’une sortie qui s’est déroulée le 16 octobre dernier, avec le groupe de HLP des niveaux de première et de terminale dans le cadre de notre parcours culturel et artistique. 

Dans le Berlin des années 1920 apparaît un nouveau modèle de femme, plus émancipée. Journaliste et poétesse, Sylvia von Harden incarne parfaitement cette « Neue Frau » aux cheveux courts. En 1926, Otto Dix fait son portrait. Cette toile caractéristique du mouvement de la Nouvelle Objectivité est visible au niveau 5 du Musée national d'art moderne. Quand Otto Dix réalise le portrait de la journaliste Sylvia von Harden en 1926, il est un artiste à la fois reconnu et décrié. Nombreux sont les amateurs d'art qui aimeraient avoir leur portrait par cet éminent représentant de la Nouvelle Objectivité, au risque de voir leur image distordue. “Dix veut peindre la société dans ce qu'elle a de plus brutal et contradictoire, il veut représenter la réalité sans fard.” Il utilise des peintures à l'huile et à la tempera sur bois lui permettant d'obtenir une touche très réaliste et de peaufiner les détails. Installé à Berlin, il conçoit une série de portraits magistraux : un médecin, un avocat, une chanteuse de cabaret... Quand il accoste la poétesse Sylvia von Harden au Romanische Café, haut lieu du monde littéraire et artistique du Berlin des années 1920, il sait qu'il tient là un modèle singulier. Avec sa coupe à la garçonne et sa robe au motif géométrique, elle incarne à elle seule la Neue Frau, la femme libérée, l'équivalent de Gabrielle Chanel en Allemagne. Le résultat est un grand morceau de peinture rougeoyante dans lequel une figure d'intellectuelle longiligne, avec un monocle et des mains déformées, prend une pose nonchalante à la table d'un café. Cette femme qui fume et qui boit seule en public marque durablement les esprits.

Paul Congourdeau (Tale Caccini) 

Dessin de Chloé Lemaire en Terminale Caccini