Sortie scolaire à la Monnaie de Paris

 

Visite des 2nde Degas

au Musée de la Monnaie de Paris

 

Porte d'entrée de la Monnaie de Paris

Notre première sortie de classe, le 4 octobre 2024, nous a emmenés dans le centre de Paris, dans un beau bâtiment de pierre, sobre, sans décorations excessives, mais imposant, rayonnant d’un charme stoïque, situé le long de la Seine, quai de Conti, à proximité du pont neuf. Il s’agit de La Monnaie de Paris. C’est un musée que nous allons visiter, mais aussi un lieu de fabrication de pièces, médailles et décorations.

Le bâtiment fut érigé par Louis XV, au 18e siècle, afin de fabriquer la monnaie diffusée sur tout le territoire français. Cette entreprise de production de monnaie a perduré jusqu’en 1976, année qui voit le transfert de la production vers un nouveau site, à Pessac, près de Bordeaux. 

La Monnaie de Paris est l’entreprise qui a le monopole de la production de l’Euro en France, mais elle s’occupe aussi de la fabrication de monnaies pour des puissances étrangères ou encore de la production de médailles ou de décorations, comme celles de la Légion d’Honneur ou encore les fameuses médailles des Jeux Olympiques de 2024. La Monnaie de Paris emploie ainsi une soixantaine d’artisans : graveurs, monnayeurs, modeleurs…

Nous avons commencé par découvrir l’histoire de la pièce et de sa création, en débutant par les pièces modernes, connues de tous. Toute pièce d’Euro commence sous la forme d’une feuille de métal, laminée, et découpée qui sert de base à la création de la pièce. Autrefois, les pièces étaient frappées manuellement, jusqu’à l’invention du « balancier », introduit au 16e siècle par un Allemand, Marx Schwab.  

Photographie d'un balancier de petite taille, utilisé dans la fabrication de pièces de collection

Introduit en France à la même période il permet de frapper les pièces avec une plus grande précision que la frappe dite « manuelle ». Aujourd’hui, les balanciers sont remplacés par des machines à très haute cadence de frappe (près de 850 coups par minute). 

Avant l’avènement du balancier, la frappe manuelle de pièces pouvait permettre à certains artisans de conserver une partie de l’or destinée à la fabrication de monnaie, commettant ainsi un crime de « lèse-majesté ». La mise en place du balancier garantit une monnaie plus régulière au travers du pays.

Nous avons poursuivi la visite en montant dans la salle de la mine, où sont exposés les différents métaux utilisés lors de la fabrication de pièces, de médailles et décorations. Le premier, est le cuivre, il est l’un des métaux les plus présents sur la planète, mais on le trouve assez rarement dans sa forme la plus pure. Il est souvent utilisé dans des alliages. Un alliage est un mélange associant souvent le bronze, avec le cuivre, et une certaine quantité d’étain. Il est sans doute l’un des métaux les plus utilisés dans l’industrie monétaire. Parmi ces métaux, le plus connu du grand public est l’or, métal signe de richesse depuis des millénaires. Mais il est très rarement utilisé sous sa forme la plus pure, car très malléable. Les pièces de collections ne doivent pas être manipulées à mains nues, car cela détériore les pièces et leur fait perdre de la valeur. Nous avons observé aussi des échantillons de nickel et de platine, platine à partir duquel est réalisé le fameux « mètre étalon », qui ne se déforme pas au cours du temps et permet de garder une mesure de référence stable.

A l’étage, nous avons pu également voir les ateliers des artisans. Ainsi peut-on assister au moulage d’une statuette par un groupe d’artisans ou à la fabrication minutieuse de minuscules décorations, sur lesquelles on applique la patine, afin de leur donner la couleur choisie par le commanditaire.

Enfin, la salle la plus vaste du musée illustre les diverses méthodes et métiers intervenants dans le processus de fabrication de médailles et de pièces. L’un de ces métiers est celui de graveur, métier très proche de l’art. Les graveurs, au nombre de 12, sont tous diplômés d’écoles d’art, comme l’école Boulle. Ils ont la responsabilité de graver ce qui deviendra le motif des pièces et des médailles.

Le graveur travaille d’abord manuellement sur un modèle quatre fois plus grand que le produit final, modèle qui sera ensuite réduit à l’aide d’un tour à réduire, qui date du 19e siècle. Il peut aussi utiliser l’informatique qui permet de corriger les erreurs. Néanmoins, la gravure traditionnelle est de loin la méthode plus utilisée.

Ancien poste de graveur, avec les divers outils ayant été utilisés par l'artisan

Pour prévenir la contrefaçon, est inventée la pièce bicolore, assemblage de la « couronne » (partie extérieure) et du « cœur » (partie intérieure), brevetée par La Monnaie de Paris, et ayant servi à la production du franc. Cela rend la falsification de pièces plus difficile. Cette pièce est très difficile à répliquer, sans les machines utilisées à l’usine de Pessac. Ainsi une pièce au cœur pivotant est probablement une fausse. Un autre élément très important est le poinçon (fer à cheval, chouette…), marque d’autorité qui garantit la valeur de la pièce.

Enfin, la visite s’est terminée par les médailles des jeux olympiques. Ces médailles, fabriquées par le pays qui organise les JO, doivent toujours représenter l’Acropole, en Grèce, pays d’origine des Jeux Olympiques. Le pays hôte choisit le motif et le style de la médaille. Celles-ci peuvent être petites ou volumineuses, comme les médailles des JO de Paris 2024. Le style varie beaucoup, pouvant rendre hommage au passé ou tourné vers l’avenir. 

                

Médaille d'or des JO de Paris 2024

Médaille d'or des JO de Tokyo 1964

Merci à M. Leduc, M. Dupre et à la Monnaie de Paris, pour avoir permis cette belle visite ! 

 

Rédaction: Stanisław Zasępa/  Photographies : Manon Ramette et Ovsanna Karapetian

Mis à jour le 15/11/2024
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